Terra incognita (Djoumboulak, Chine)
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La petite histoire  Up Page
Origine, raisons, hasard

Djoumboulak Koum dans le delta protohistorique de la Keriya, est une "terra incognita" que nulle exploration n'avait encore abordée. Là, une cité fortifiée et ses nécropoles, premières traces tangibles d'un ancien peuplement d'agro-pasteurs sédentaires tisserands et métallurgistes et premier site d'habitat découvert au Xinjiang pour cette époque, le milieu du Ier millénaire av. J.-C.
A la différence de Karadong (les "temples bouddhiques"), petite agglomération ouverte implantée autour de son fortin, Doumboulak Koum est un établissement fortifié. Quelles raisons ont pu pousser ses habitants à ainsi se protéger: instabilité politique, modification de l'espace, réaction face à une agression extérieure, danger nomade, pillages, razzias ou simple surveillance?
Le rempart est une construction massive de 2 à 4 m de hauteur et environ 4 à 5 m d'épaisseur. Constitué d'argiel d'un parement de grandes briques crues, il était renforcé au sommet par des piquets de bois enserrant des fascines de tamaris et délimitant par des endroits en chemin de ronde. Ce mode de construction, très différent des techniques chinoises de la terre damnée, laisse supposer une influence centrasiatique. La porte sud de la cité occupait l'extrimité d'une butte dont le sommet est le point culminant du site (1160 m).
Un passage couvert traversait le rempart. Il était fermé par une porte dont nous avons retrouvé le battant en bois, entrouvert. Ce passage est flanqué d'un bastion. Comme le rempart lui-même, il a été remanié à plusieurs reprises, ce qui pose un problème chronologique, celui de la date de la fortification par rapport à l'implantation du site.
 
Les habitants de Djoumboulak Koum étaient enterrés hors les murs. Plusieurs vestiges de cimetières ont été trouvés Une trentaine de tombes ont été fouillées, dont certaines renfermaient des restes momifiés. Les défunts, de type europoïde, reposaient soit dans des cercueils monoxyles creusés dans le tronc d'un gros peuplier, soit dans des fosses délimitées par des poteaux de bois formant un petit enclos rectangulaire aux parois faites de bottes de roseaux empilées horizontalement.
Les corps étaient disposés sur le dos, les mains posées sur le bas du ventre, les jambes repliées. On a pu observer que la mâchoire était maintenue fermée par un lien jugulaire entourant la tête, parfois recouverte d'un suaire. Ce mode d'inhumation, déjà attesté à la même époque dans le sud du Xinjiang à Zhaghunluk près de Charchan, témoigne probablement de liens avec le monde des steppes.

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Les agriculteurs du désert
Les habitants de Djoumboulak Koum étaient des agros-pasteurs sédentaires. Bien avant l'époque Han, ils pratiquaient l'irrigation (traces d'un réseau di'rrigation sur plusieurs kilomètres), et cultivaient des céréales telles que le millet, l'orge et le blé. Des éléments qui renouvellent totalement notre vision du peuplement ancien de la région au premier millénaire av. J.-C., jusqu'à présent souvent envisagé sous l'angle quasi exclusif du nomadisme pastoral. L'étude croisée des vestiges (botanique, zoologie, analyse des poils, des fibres animales et végétales utilsées pour les textiles, analyse des teintes, anthropologie) donne une idée assez précise de ce que pouvaient être les activités agricoles, mais aussi le stockage, la nourriture du bétail, ou l'alimentation des habitants. Chèvres et moutons, chameaux, chevaux, boeufs, coqs ou chiens, la liste des animaux domestiqués est longue. Les équidés et le chameau étaient consommés, ainsi que le chien.
Aux meules et outils s'ajoutait un large éventail d'instruments agricoles en fer dont la plupart pourrait avoir été forgé sur place. D'autres objets ont peut-être été importés. C'est probablement le cas d'un fragment de marmite en fonte blanche, objet tout à fait exceptionnel retrouvé "intra muros" dans un filet de portage, et dont l'étude a permis de restituer le processus de coulée. D'autres artefacts retrouvés sur le site (cauris en bronze, perles en cornaline décorées à l'eau forte, perles ocelées en pâte de verre, etc.) témoignent d'ailleurs de ces contacts avec l'extérieur, qi'l s'agisse des oasis voisines au nord et au sud du Taklamakan, ou de régions plus lointaines, comme la Chine impériale, le monde indien ou Asie centrale occidentale.

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